Compte-rendu de la compétition d’assaut à Florentia 2015

Il y a deux semaines avaient lieu les rencontres HEMAC de Florence et au cours de celles-ci, une compétition sur le premier assaut à l’épée à deux mains de Marozzo y était organisée. C’est d’ailleurs cette compétition qui est en majeure partie à l’origine de la liste d’articles postés sur mon blog, proposant mon analyse et mon interprétation de cet assaut.

Les seules informations que j’avais avant d’arriver à cette compétition étaient les critères de jugements mis à disposition sur le site des rencontres. Chaque juge devait noter les compétiteurs sur un barème de 0 à 10 points selon les critères suivant :

— connaissance de l’assaut

— fluidité

— réalisme

— position

— vitesse d’exécution

Chaque athlète obtenant plus de 90 points obtenait un patch prouvant ses compétences sur cet assaut.

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Eleanora en train de réaliser l’assaut

Une fois sur place, j’ai pris connaissance plus en détail des modalités de la compétition. Premièrement, il ne s’agissait pas d’une compétition, mais plutôt d’un examen. Le but n’était pas ici de prouver que nous sommes plus performants qu’un autre, mais de montrer notre connaissance et notre aptitude à réaliser ce premier assaut. Cet examen avait en plus un second objectif : faire office de test grandeur nature pour savoir si cela pourrait être étendu dans les années à venir pour d’autres armes et traditions.

La compétition s’est déroulée de la façon suivante : chacun des participants devait démontrer chacune des parties, une fois à vitesse lente et une fois à vitesse rapide. Ayant appris à enchainer les dix parties du premier assaut, cela m’a un peu déstabilisé au départ. Après la démonstration de l’assaut, une partie de l’assaut devait être réalisée à vitesse réelle sur un membre du jury portant toutes les protections nécessaires et jouant le rôle de notre opposant.

Le jury était composé de quatre personnes : Roberto Gotti, Francesco Loda, Marco Ruboli ainsi que le vainqueur de la compétition organisée sur ce même assaut en 2010 et dont j’ai oublié le nom. Le rôle principal de Franceso Loda était de juger de tous les critères autres que l’interprétation de l’assaut : fluidité, réalisme, position et vitesse d’exécution. Les trois autres juges, qui travaillent tous sur l’école bolonaise, jugeaient en plus l’interprétation. Il pouvait à tout moment demander une précision au compétiteur sur l’interprétation d’une partie s’il ne la comprenait pas.

Les membres du jury qui notaient l’interprétation devaient eux aussi démontrer leur connaissance de l’assaut et pour cela ils l’ont réalisé de la même façon que celle attendue pour les compétiteurs. Il a été intéressant de voir que les exécutions de cet assaut par les différents membres jury variaient à la fois dans l’interprétation et dans l’intention. Il n’y a pas ici d’interprétation imposée, chacun est libre de proposer la sienne à condition qu’il puisse l’expliquer.

Moi-même en Guardia di testa pour commencer la première partie
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Moi-même en Guardia di testa pour commencer la première partie

Nous étions au final 5 participants à cet examen, j’étais le seul étranger à me prêter à ce jeu. Vu la complexité et la longueur de l’assaut, il était possible de recommencer une partie si jamais on se trompait dans l’exécution de celle-ci. Cela n’était pas pénalisant et m’a bien été utile, il faut l’avouer.

Vous pouvez voir un aperçu de cet examen dans la vidéo prise par les copains de Medieval Combat ci-dessus. Celle-ci montre les membres du jury ainsi que les trois premiers compétiteurs exécutant cet assaut. Je suis le dernier sur la vidéo (malheureusement, il n’y a pas la suite par manque de batterie).

Une fois tout le monde passé, le jury s’est retiré pour discuter des résultats pour chacun des participants. Au final, j’ai obtenu le patch validant ma connaissance de ce premier assaut. Même si comme on peut le voir dans la vidéo et comme il m’a été indiqué par les membres du jury, il est nécessaire que je travaille sur mes appuis, je suis dans une position bien trop haute en général, et je dois améliorer ma fluidité dans certains de mes enchainements.

En conséquence, le travail ne s’arrête pas là pour moi sur ce premier assaut, bien au contraire. Cette expérience ne fut qu’une première étape qui permet de valider ma connaissance et mon interprétation actuelle de cet assaut. Comme dit précédemment, j’ai encore du travail sur les positions et les enchainements. Je compte également travailler plus en profondeur sur l’interprétation en opposition maintenant, et proposer à la communauté celle-ci afin de faire avancer notre connaissance de cet assaut. Puis il reste encore le second assaut, ainsi que toutes les pièces du jeu court à travailler par la suite…

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Mon patch prouvant mon aptitude dans l’exécution de ce premier assaut

Pour terminer, j’aimerais qu’à l’avenir ce genre d’examen se développe en parallèle des activités actuelles, telles que les ateliers et les compétitions. Il s’agit ici d’une nouvelle façon de faire progresser notre art. Et cela ne doit pas se limiter à l’escrime bolonaise, qui nous livre ces assauts clés en main en quelque sorte, je suis sûr que cela peut être développé facilement pour les autres traditions qui proposent un travail à partir de pièces par exemple.

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