Je vous propose ci-dessous un petit bout de traduction d’un auteur Florentin du 16ème, Francesco di Sandro Altoni, qui a publié Monomachia – Trattato dell’arte di scherma aux environs de 1530.
Dans le second livre, au chapitre 7, Altoni aborde le maniement de la cape et nous propose en tout 9 façons de porter la cape pour combattre, les voici :
Donc voulant empoigner ou porter la cape sur le bras, on peut le faire de plusieurs façons :
La première est de la prendre par le milieu, et de couvrir le poing sans l’enrouler d’avantage, en laissant tomber la capuche à l’intérieur du bras, laquelle fera contrepoids.
La seconde est de la prendre par la pointe de la capuche et de l’enrouler sur le bras par l’intérieur.
La troisième est qu’en portant la cape étendue, on doit prendre le sommet de celle-ci sur l’épaule gauche avec les deux premiers doigts, et la laisser tomber entièrement sur le bras ; ou bien l’on tourne les deux bras derrière les reins et l’on remet le bras gauche à sa place, sur lequel on recueille la cape.
La quatrième en ayant la cape portée drapée1 sur le bras gauche, on prend avec la main gauche l’ourlet2 intérieur et on laisse tomber la partie de la cape qui est sur l’humérus droit, en tirant la gauche près du dos, et on la recueille sur le bras ou sur le poing comme on veut.
La cinquième façon est de prendre la cape avec les deux mains à peu prés des deux côtés avant, puis de renverser la main droite par derrière en la tournant par-dessus la tête, et ainsi doubler la cape sur la main gauche, et avec ça on l’enroule sur le bras et sur le poing.
La sixième façon est de prendre la cape par l’ourlet avant avec le pouce de la main gauche en dehors et de la laisser tomber sur le côté, la recueillant avec le bras gauche tourné derrière le dos, et en mettant à ce moment la main à l’épée.
La septième façon est en ayant la cape drapée de l’ourlet gauche, non pas sur le bras comme je disais juste avant, mais sur l’épaule gauche, de la laisser tomber du côté droit et de mettre la main gauche loin des reins, non pas à l’intérieur, mais à l’extérieur, et de la recueillir sur le bras en mettant aussi la main à l’épée.
La huitième façon est similaire à la septième dans la portée, mais pas dans la façon où l’on se trouve. Parce que dans celle-ci la cape est mise devant, et celle-ci a le côté droit sous le bras et la main à l’épée, et l’ourlet gauche de la pointe gauche sur l’humérus droit, et ainsi dans cette forme on doit prendre l’ourlet qui est sur l’épaule avec la main gauche, tirer vers le bas et aussitôt sortir l’épée vers le haut en tournant toujours le bras gauche à l’intérieur dans le dos et en enroulant la cape sur le bras.
Et toutes les façons ci-dessus peuvent se faire rapidement et soudainement.
Mais si on a le confort comme ceux qui doivent combattre en lice, ou ceux qui partent d’une pièce pour faire un certain effet, il est une manière très belle et très utile de replier la cape en plusieurs plis selon sa largeur pour qu’elle occupe autant que l’espace du coude aux premières jointures de la main, et on laisse la capuche à l’extérieur. Puis on met la cape sur le bras et on fait pendre toute la capuche à l’intérieur avec le début de la cape, et on tourne la cape sous le coude, avec celle-ci traversant toute la cape sur la longueur du bras, et l’on met le sommet de la capuche dans la main gauche. Et cela est une façon de porter très soignée et très élégante, mais comme il est dit, elle ne peut pas se faire sans temps.
1 rimbaccata : remonté une seule fois, bordé, replié, remplié, retroussé
2 lembo : la partie extrême d’un vêtement : l’ourlet
Maintenant, à vos capes et amusez vous à essayer de comprendre et reproduire toutes ces façons afin de donner plus de panache à vos prochains combats !
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