Livre 1

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Parce que le valeureux art des armes amène constamment avec lui des gardes protectrices pour sa sécurité, dont dix sont renommées et qui sont vingt en tout avec leurs divers noms, j’ai jugé utile de décrire celles-ci en premier lieu parce qu’en les apprenant avant, elles feront le champ libre et spacieux et apporteront ainsi plus de lumière au reste de l’œuvre. Ici, donc commençons avec l’aide divine.

La guardia alta

La première garde sera nommée haute, parce qu’elle se prend élégamment au-dessus de la personne, l’épée empoignée avec le bras le plus haut qu’on puisse le lever, de sorte que l’épée vienne à rester en arrière. Le bras tenant la bocle doit se tendre bien en avant vers l’ennemi autant que possible et le pied droit doit être arrangé environ quatre doigts devant le gauche avec le talon un peu soulevé. Et les deux genoux resteront droits et non arqués.

On peut encore faire cette garde de deux autres façons : soit en faisant un grand pas en avant avec le pied droit, soit avec un grand pas de la même façon avec le gauche, tout en tenant l’épée et la bocle de la façon précédente. Et chaque fois que l’épée se trouvera empoignée avec le bras tendu en l’air, cette garde se nommera toujours haute peu importe la façon dont on arrange les pieds, parce que son nom vient non pas des pieds, mais de l’arrangement que prend l’épée.

La guardia di testa

La seconde est dite garde de tête et elle se fait en étendant les bras de façon identique vers l’ennemi, de sorte que quand tu auras étendu les poings, ils se trouveront quasiment à la hauteur des épaules. Dans cette garde, les mains diffèrent seulement dans le fait que la main d’épée doit se trouver un peu plus basse que celle de la bocle. Et pour en venir aux pieds, je dis qu’ils peuvent se trouver dans un grand pas de deux façons, soit avec le droit devant, soit avec le gauche, et néanmoins cela sera la même garde pour la même raison que pour la précédente.

La guardia di faccia

La troisième se dit garde de face, elle est identique en deux points à la précédente et en diffère sur un seul. Ainsi, non seulement elle est semblable sur l’arrangement des pieds en pouvant être soit avec le droit soit avec le gauche devant, mais aussi dans la hauteur des bras. Et la seule différence est que dans la précédente on tient l’épée de travers et que dans celle-ci on la tient droite avec la pointe vers la face de l’ennemi et la main armée de la bocle par-dessus celle-ci.

La guardia di sopra braccio

La quatrième est dite garde de dessus le bras parce que la main empoignant l’épée vient à la façon d’une croix reposer au milieu du bras gauche, en tenant la pointe vers l’arrière. Et en conséquence, le bras de bocle sera bien tendu vers l’ennemi.

Quant aux pieds, je dis que la première façon est d’avoir le pied droit restant un peu devant le gauche sans le toucher. On peut de même faire cette même garde en faisant un grand pas avec le pied droit et en se penchant un peu avec grande élégance. Et on s’arrangera toujours pour garder la main d’épée par-dessus et au milieu du bras gauche parce qu’autrement cette garde changerait de nom pour la même raison que celle dite pour la première. Néanmoins, le bras pourra s’écarter un peu, car avant il était serré. Ainsi l’épaule droite viendra à regarder à l’encontre de l’ennemi de sorte que tu l’attaqueras là où cela te paraîtra le mieux.

La guardia di sotto bracio

La cinquième est dite garde de sous le bras parce que la main d’épée doit rester sous le bras de bocle, c’est-à-dire sous l’aisselle, en tenant l’épée avec la pointe qui regarde derrière et avec le bras de bocle bien tendu vers l’ennemi.

Et pour les pieds, je dis que le droit doit s’arranger de la même façon que précédemment, soit un peu devant le gauche, soit dans un grand pas. Et si l’on se met dans un grand pas, il convient que l’épaule droite soit dirigée vers l’ennemi de la même façon que pour la quatrième garde.

La garde de porta di ferro stretta

La sixième garde se nomme porta di ferro stretta. Dans celle-ci, la personne doit s’arranger de travers de sorte que l’épaule droite (comme il est dit ci-dessus) regarde l’ennemi. Les deux bras doivent s’amener également à l’encontre de l’ennemi de sorte que le bras d’épée soit étendu droitement vers le bas pour la défense du genou droit et de telle façon que le poing d’épée soit prés et au milieu de ce genou. Et le bras de bocle doit lui être étendu droitement aussi vers l’ennemi, ni en haut, ni en bas, afin de garder la tête.

Pour les pieds, le droit doit s’arranger dans un grand pas avec le genou dirigé de même vers l’ennemi et un peu courbé de sorte que la garde le défende. Le pied gauche est aussi de travers avec le genou un peu courbé. Et cela est ainsi nommé une porta di ferro stretta[1] car elle est la plus sûre de toute et forte comme le fer. Et à la différence de la large (de laquelle nous traiterons ici après), on pousse l’épée vers l’ennemi en se restreignant de la même façon à la défense des genoux.

De la porta di ferro larga

La septième garde est nommée porta di ferro larga et celle-ci a pour origine la précédente, parce que ni les pieds, ni la personne ne bougent de la position précédente. Seule la main d’épée se déplace du genou et fait tomber la pointe au sol vers l’intérieur du genou droit. Et de par cela, elle est dite large parce que l’épée s’éloigne de ce genou droit pour donner une meilleure ouverture sur la personne que la précédente.

De la garde cinghiara porta di ferro

La huitième garde se nomme cinghiara porta di ferro et dans celle-ci le pied gauche s’avance de travers en pliant un peu le genou et en gardant la jambe droite tendue. La main d’épée doit rester avec le poing devant le genou gauche comme il est fait dans la porta di ferro de laquelle elle tient aussi son nom en grande partie. Et la main gauche restera étendue pour la défense de la tête avec la bocle comme peu de fois j’ai dit avant. Elle est dite cinghiara[2] parce que l’animal qui porte ce même nom attaque avec la tête et ses défenses arrangées de travers de la même façon pour frapper.

De la garde de coda longa e alta

La neuvième garde est dite coda longa e alta avec le pied gauche devant en pliant un peu le genou. Les pieds doivent rester droits vers l’ennemi dans un grand pas. Le bras droit est bien tendu vers ce dernier avec l’épée bien empoignée et de travers de sorte que la pointe regarde bien l’ennemi. Le bras de bocle lui est bien tendu vers la face de l’ennemi.

Et non seulement cette garde, mais aussi les suivantes, ont pour origine cette garde de coda longa e alta. Comme dans celle où l’on est arrangé avec les pieds de la manière précédente et en tenant le bras d’épée étendu en arrière et à laquelle on donne le nom en conséquence[3]. Car comme le dit le proverbe commun, l’on ne doit pas déplaire aux grands maîtres parce que cela a de longues conséquences, c’est-à-dire qu’ils peuvent vous offenser avec de multiples suites. Ainsi, on donne ce même nom à cette neuvième garde ainsi qu’à la dixième car elles ont beaucoup de façons d’atteindre et d’offenser le compagnon, et c’est pourquoi on l’appelle coda longa e alta[4].

De la garde de coda longa e stretta

La dixième garde se nomme coda longa e stretta avec le pied droit devant dans un grand pas, de façon néanmoins à ce que le genou se plie un peu de travers. Les deux bras doivent rester comme dans la garde précédente, excepté que le bras d’épée se repose un peu plus bas.

Et toutes ces précédentes gardes sont suffisantes pour notre œuvre.

Chapitre 2 : Les coups

Il doit être su que tout cet art courageux se divise en deux parties. La première consiste à d’abord se protéger, et le chapitre précédent sur les gardes a été fait pour cela. La seconde consiste à savoir frapper son ennemi dans le temps de sorte qu’il ne puisse pas t’offenser, parce qu’aucune gloire ne ressort si tu es frappé quand tu frappes et qu’ensemble vous soyez tous deux vainqueurs et vaincus, car il n’est pas voulu que l’ennemi participe à ta victoire ou toi à sa honte.

En premier, je vais t’enseigner les frappes. Et il est nécessaire que tu connaisses les noms des coups parmi lesquels cinq sont les principaux et deux autres ne le sont pas. Le premier est le mandritto[5], le second est le roverso[6], le troisième est le fendente[7], le quatrième est la stoccata[8] ou bien punta[9], le cinquième est le falso[10]. Et parce que l’épée a deux taillants, on nomme celui qui regarde l’ennemi le droit fil, et celui qui regarde vers soi le falso. Ainsi donc quand on tirera naturellement vers l’ennemi un coup principal prenant de l’oreille gauche et continuant jusqu’au genou droit, ou alors à n’importe quelle autre partie du moment que ce coup soit tiré au côté gauche de l’ennemi, celui-ci sera nommé mandritto. Mais si l’on tire son contraire, c’est-à-dire au côté droit soit en haut, soit en bas selon votre envie, ce coup sera nommé roverso. Et si on lève l’épée au milieu des deux coups précédents, c’est-à-dire directement au-dessus de la tête, on nommera ce coup un fendente. Et chaque coup que tu feras depuis le sol vers le haut, ou à la tête de l’ennemi, ou à droite, ou à gauche, sera nommé falso. Et si tu pousses un estoc à l’ennemi, il sera toujours appelé stoccata qu’il soit avec le pied droit ou avec le gauche, ou au-dessus, ou en dessus.

Outre ces cinq coups, il en reste deux qui ne soient pas principaux car seulement présents dans le jeu de l’épée et de la bocle. Le premier est le tramazzone[11], lequel se fait avec le poignet de la main d’épée s’articulant de bas en haut vers ton côté gauche à la façon d’un fendente. L’autre coup est nommé montante[12] parce qu’il se tire de bas en haut à la façon d’un falso qui monte en guardia alta.

Chapitre 3 : Des offenses depuis la guardia alta

Ayant déjà traité des gardes, des noms des coups et de comment ils se font, maintenant nous commencerons l’enseignement des frappes et les suivront de leurs remèdes. Et parce que toujours les meilleurs joueurs s’arrêtent dans des gardes pour leur sûreté, je te montrerai comment déconcerter et frapper l’ennemi dans chacune de ces dix gardes, et ensuite comment l’on doit s’en défendre. Et en premier, nous parlerons des offenses qui peuvent se faire depuis la guardia alta.

Ainsi, prenons le cas où toi et ton ennemi êtes tous deux en guardia alta et que tu es l’attaquant. Tu peux tirer un mandritto à sa main d’épée qui va au-dessus du bras, et bien retourner d’un roverso à cette même main, et ensuite lui monter un montante en haut qui retourne en guardia alta. Et si tu fais ces trois coups, l’ennemi ne pourra en tirer aucun vers toi qui pourrait t’offenser parce qu’à chaque fois tu iras contre sa main d’épée.

Mais si cela ne te plait pas de lui tirer ces trois coups précédents, tu peux lui tourner un roverso à la cuisse. Et si l’ennemi te tire à la tête, atteins-lui la main d’épée avec un falso traversato[13] par-dessus le bras.

Ou bien, tu peux faire semblant de monter d’un montante, et dans ce temps passer d’un grand pas avec le pied gauche devant et aller avec l’épée en guardia di testa en attendant là le coup de l’ennemi sur ton épée. Cela fait, tu pourras ensuite rapidement aller avec le pied droit vers son côté gauche en lui donnant dans ce temps un mandritto à la tête, avec le pied gauche suivant par derrière le droit, et en allant en guardia di testa pour te couvrir.

Autrement tu pourras également faire semblant de descendre avec un roverso à la cuisse en ayant bien l’œil à la main de l’ennemi. Et quand il te tirera à la tête, tu lui tireras rapidement de là un mandritto par-dessous le bras à sa main d’épée, en faisant que ta bocle garde bien la tête et en fuyant en arrière avec un roverso pour ta sûreté.

Tu pourras de même lui tailler un tramazzone qui tombe en porta di ferro tout découvert[14] de sorte qu’il ait une raison de te tirer un coup. Tu iras alors rapidement avec l’épée en guardia di testa en avançant un peu du pied droit devant, et de là tu te défendras en tirant successivement un mandritto à la face ou à la jambe et en protégeant pareillement la tête avec la bocle. Et ensuite, tu fuiras d’un roverso avec le pied en arrière pour te garder.

Tu pourras également lui tirer un tramazzone vers son côté droit en passant en avant[15] avec le pied gauche, et ensuite lui faire croire de vouloir le frapper d’un roverso mais au final lui tirer un mandritto.

Ou bien tu feinteras de le frapper d’un tramazzone et tu le frapperas d’un mandritto.

Si cela ne te plaît pas, tu peux tirer une punta par-dessus la main en la suivant d’un ou deux tramazzoni.

Ou bien tu le frappes d’un fendente accompagné d’un tramazzone.

Ainsi sont finies les multiples façons par lesquelles on peut offenser celui qui restera contre toi dans cette dite garde.

Et si tu es l’offensé, nous verrons rapidement ci-dessous les contres, ou ripostes, aux offenses précédentes.

Chapitre 4 : Des contres qui peuvent se faire par celui qui est offensé en guardia alta

L’ennemi te lançant le coup qu’il lui plaît pour t’offenser quand tu es en guardia alta, toi tu percuteras le rebord de ta bocle de bas en haut trois ou quatre fois, c’est-à-dire avec le fendente et le falso de l’épée. Et en faisant cela, tu viendras à être en sûreté d’un quelconque coup offensif.

Contre chacune de ces frappes, tu peux également tirer le pied droit d’un grand pas derrière le gauche, en chassant une punta à la façon d’un montante qui va en guardia di faccia.

Chapitre 5 : Des offenses que l’on peut faire contre quelqu’un en guardia di testa

Vous trouvant tous les deux dans cette guardia di testa et toi voulant offenser ton ennemi, tu peux tirer un mandritto à la face ou au flanc ou à la jambe.

Ou bien lui pousser une punta à la face et tirer un tramazzone.

Ou bien faire semblant de frapper d’un mandritto mais tirer un roverso.

Ou si cela te plaît plus, lui faire deux mandritti.

Également, tu peux faire semblant de tirer un tramazzone et néanmoins le frapper d’un mandritto.

Chapitre 6 : Des contres à faire si on doit se défendre d’un autre en guardia di testa.

Les contres que tu peux faire aux précédentes offenses sont ceux-ci :

Au mandritto au flanc, à la jambe ou à la face, tu peux retirer le pied droit d’un grand pas derrière le gauche, et dans ce temps éviter le mandritto comme il se doit. Et te trouvant à la suite de cela en coda longa e alta, tu pousseras une punta à la face, et dans cette frappe tu iras avec le pied droit devant dans un grand pas en lui donnant dans ce temps un mandritto à la face.

Si l’ennemi te tourne une punta avec un tramazzone, tu te couvriras de cette punta avec l’épée. Et quand il tournera les tramazzoni, tu mettras la main d’épée sous la bocle en dirigeant la pointe de ton épée vers sa main.

Si par contre il tire un mandritto, tu iras avec l’épée en guardia di faccia. Et pendant qu’il tourne un roverso en haut ou en bas, tu le pareras avec ton épée et tu lui tourneras aussitôt un mandritto de la meilleure façon qu’il te paraîtra.

Aux deux mandritti, tu pourras t’opposer en taillant un mezzo mandritto[16] à la main d’épée à l’intérieur du rebord de ta bocle, ajustant ensuite ton épée en porta di ferro stretta. Et quand il te tirera l’autre mandritto, tu t’en défendras avec un falso, lui tirant en haut un mandritto à la face, tout en avançant dans ce même temps avec le pied droit devant pour avoir un meilleur moyen de le frapper.

S’il fait semblant de tirer un tramazzone pour donner un mandritto, toi dans cette feinte tu t’opposeras en tournant un mandritto et en ramenant l’épée en porta di ferro stretta. Et quand l’ennemi tirera le mandritto pour te toucher, tu le frapperas aussitôt avec le falso, et tu lui donneras un roverso à la cuisse.

Chapitre 7 : Des offenses qui peuvent se faire contre quelqu’un arrangé en guardia di faccia

Étant tous les deux en garde et toi voulant offenser l’ennemi, tu peux pousser une punta dans sa face.

Ou bien le provoquer avec un mandritto puissant.

Ou avec un tramazzone.

Ou si cela te plaît plus, tu frapperas avec le falso de ton épée dans celle de ton ennemi en tirant à la face.

Ou bien en faisant semblant de tirer un roverso de bas en haut, tu pourras lui donner un mandritto.

Chapitre 8 : Des contres en riposte aux précédentes offenses en guardia di faccia

Tu seras avisé que, pendant que l’ennemi poussera une punta, tu passeras avec le pied gauche vers son côté droit, et dans ce pas tu feras une demi-volte avec le poing de l’épée de telle sorte que l’ennemi reste à l’extérieur. Et alors, tu le frapperas ensuite à la face.

S’il tire un mandritto, quand il élèvera son poing d’épée, toi aussitôt tu offriras la pointe de la tienne à celui-ci de sorte que par peur il se résigne à l’abaisser.

Si néanmoins, il tire un tramazzone, tu te couvriras avec un falso, c’est-à-dire que tu tourneras bien celui-ci vers son côté gauche, pour que non seulement cela vienne à te protéger du tramazzone, mais également à lui donner du droit fil dans la face.

S’il frappe ton épée pour te donner dans la face, toi rapidement tu feras une demi-volte avec le poing d’épée, et ainsi tu resteras en sûreté.

S’il fait semblant de faire un roverso de bas en haut pour te donner un mandritto, toi dans cette feinte, tu rapprocheras la main d’épée de la main de bocle. Et quand il fera le mandritto, tu tireras le pied droit d’un grand pas derrière le gauche et tu pousseras ton droit fil dans sa main d’épée.

Chapitre 9 : Des offenses que l’on peut faire contre quelqu’un en guardia di sopra braccio

Tu peux tirer un roverso.

Ou bien faire semblant de tirer deux roversi et cependant l’offenser d’un mandritto. Et pour faire de telles offenses, comprends que vous êtes tous les deux dans cette même garde, et cela est dit une fois pour toute.

Ensuite, tu peux également tirer un roverso à l’intérieur du rebord de ta bocle.

Ou bien feindre de lui donner un roverso et le frapper de mandritto.

Ou bien passer avec le pied gauche vers son côté droit et feindre de lui donner un roverso, passer avec le pied droit vers son côté gauche et lui donner un fendente dans la tête, de sorte que la jambe gauche suive la droite par derrière.

Tu peux également faire semblant de pousser une punta roversa par-dessus le bras et néanmoins tirer un tramazzone.

Ou bien tu peux faire ensemble un roverso, un fendente et un tramazzone.

Ou bien tu peux aller avec le pied gauche devant et lui pousser une punta par-dessus la bocle. Puis passer avec le pied droit, et de là tu pourras lui tirer un mandritto ou un tramazzone comme tu veux.

Tu peux aussi guider le pied droit vers son côté droit en tirant un roverso spinto[17] ou en lui donnant un mandritto.

Chapitre 10 : Des contres aux précédentes offenses en guardia di sopra braccio

[18]Quand l’ennemi te tirera les deux précédents roversi, tu te couvriras du premier avec l’épée. Et quand il fera le second, toi aussitôt tu ramèneras ton pied droit auprès du gauche et tu passeras avec ce pied gauche devant en lui donnant dans ce temps un roverso spinto dans la face.

S’il fait semblant des deux roversi pour donner le mandritto, tu jetteras le pied droit derrière le gauche en allant avec l’épée en cinghiara porta di ferro. Et quand il voudra frapper du mandritto, toi aussitôt tu retourneras avec le pied droit devant en frappant en même temps celui-ci d’un falso de ton épée et en lui tirant un roverso.

S’il frappe avec le roverso à l’intérieur du rebord de la bocle, tu tourneras un mandritto à la face.

S’il fait semblant du roverso pour te donner un mandritto, à cette feinte tu iras en guardia di faccia. Et quand il tirera pour te donner ce mandritto, tu te feras petit sous l’épée pour te couvrir de celui-ci, et tu passeras aussitôt avec le pied gauche vers son côté droit en lui poussant un roverso à la tempe droite, de sorte que la jambe droite suive la gauche par-derrière.

S’il passe avec le pied gauche pour feindre de te donner du roverso, toi aussitôt tu t’arrangeras avec ton épée en guardia di faccia. Et quand il passera vers ton côté gauche pour avoir l’occasion de te donner un fendente, tu lui frapperas aussitôt la tempe droite d’un roverso en traversant.

S’il pousse la punta roversa, tu t’en défendras avec ton épée. Et quand il tirera les deux tramazzoni, aussitôt tu iras avec l’épée en guardia di testa et là tu t’en défendras, en le frappant d’un mandritto à la face.

S’il tire de roverso, tu lui tourneras une punta à la main en l’accompagnant de la bocle. Et s’il tire de fendente, tu iras avec l’épée en guardia di testa pour t’en couvrir. Et s’il tourne le tramazzone, toi aussitôt tu iras avec le pied gauche devant dans un grand pas, et tu t’en défendras avec la bocle en lui donnant une stoccata au flanc et tu t’élèveras avec un saut en arrière.

S’il passe avec le pied gauche devant et qu’il pousse une punta à la face par-dessus le bras, tu t’en couvriras avec ton épée. Et quand il passera avec le pied droit pour te donner un mandritto, tu lui donneras un roverso dans sa cuisse droite avant que le coup n’arrive dans son extension.

Quand il tirera les deux tramazzoni, tu te défendras avec ton pied droit devant et avec l’épée en guardia di testa et tu lui tireras une punta dans la face.[19]

S’il passe avec le pied gauche vers ton côté droit pour te donner un roverso spinto dans la face, tu lui tourneras aussitôt un falso dans sa tempe droite de sorte que la bocle défende bien la tête.

Quand il donnera le mandritto, tu tireras aussitôt le pied droit auprès du gauche en élevant en même temps le bras d’épée pour eviter celui-ci. Puis tu pourras jeter le pied droit devant le frappant en réponse d’un mandritto à la tête.

Chapitre 11 : Des offenses que l’on peut faire contre quelqu’un qui est en guardia di sotto braccio

Tu peux tirer un roverso à la face.

Ou bien lever un falso et tirer néanmoins un mandritto à la face.

Tu peux également tirer un roverso en fuyant derrière avec le pied gauche.

Ou bien pousser une punta dans la main de l’ennemi.

Ou avec le pied gauche devant, lever en l’air un falso et dans ce temps chasser une punta à la façon d’un montante promptement en passant avec le pied droit devant, puis tourner un tramazzone qui tombera en porta di ferro stretta.

Chapitre 12 : Des contres aux offenses en guardia di sotto braccio

Quand l’ennemi tirera le roverso à ta face, tu passeras avec le pied gauche devant vers son côté droit en lui tirant dans ce temps un roverso à la tempe droite.

Si l’ennemi fait le falso suivi du mandritto, tu lèveras le falso de ton épée à son encontre, et dans sa frappe de mandritto, tout en jetant le pied droit un grand pas derrière le gauche, tu donneras un mezzo mandritto dans son épée te replaçant en cinghiara porta di ferro. Et ainsi tu passeras aussitôt avec le pied droit d’un grand pas devant en poussant une punta dans la face de l’ennemi, tirant ensuite un mandritto aux tibias.

S’il tire du roverso en fuyant en arrière, tu iras en avant avec le pied gauche en tirant en même temps un roverso à la face.

Quand il pousse une punta à la main d’épée, tu iras avec l’épée en coda longa e alta en jetant promptement le pied droit d’un grand pas derrière le gauche.

Si à l’occasion il tire un falso en guardia alta, pendant qu’il voudra chasser une punta à la façon d’un montante, tu tireras le pied droit derrière le gauche et tu iras en cinghiara porta di ferro. Et s’il tire le tramazzone, tu retourneras devant d’un grand pas avec le pied droit et tu te couvriras de celui-ci du falso, lui donnant ensuite un mandritto à la face.

Chapitre 13 : Des offenses qui peuvent se faire contre la garde de porta di ferro stretta

Tu peux tourner un tramazzone.

Ou bien aller avec le pied gauche devant en poussant une punta à la face, et ensuite passer avec le pied droit devant en tournant deux tramazzoni.

Tu peux également faire semblant de tirer un tramazzone et toutefois lui donner un roverso à la cuisse.

Tu peux aussi pousser une punta à la face et en passant avec le pied gauche devant faire semblant de lui donner un roverso à la tête, et lui donner alors un mandritto à la tête ou à la jambe comme tu veux.

Ou bien tu peux pousser une punta avec le pied gauche devant et ensuite aller avec le pied droit d’un grand pas devant en tirant un roverso de bas en haut au bras, et lui tourner aussitôt un mandritto à la tête ou à la jambe. Et pour te défendre, tu feras un roverso à la main d’épée en jetant le pied droit d’un grand pas derrière le gauche. Et cela est la couverture des deux derniers coups.

Chapitre 14 : Des contres qui se font dans la garde précédente de porta di ferro stretta

Pendant que l’ennemi voudra te percuter d’un tramazzone, dans le tour qu’il fera du poing, tu lui tourneras un falso vers son côté gauche, te défendant de celui-là, et tu lui tireras du droit fil dans la face.

S’il passe avec son pied gauche devant pour te donner une punta dans la face, tu frapperas cette punta jusqu’en guardia di faccia. Et pendant qu’il tournera le tramazzone, tu te feras petit sous ton épée en allant en guardia di faccia te défendant de celui-ci avec le droit fil. Et aussitôt, tu passeras d’un grand pas avec le pied gauche vers son côté droit le frappant dans la tempe droite d’un roverso en haut, avec la jambe droite suivant derrière la gauche.

S’il fait semblant de te donner du tramazzone, tu iras avec l’épée en guardia di faccia. Et quand il tirera le roverso à la cuisse, tu lui tireras aussitôt un roverso au bras d’épée en jetant le pied droit derrière le gauche.

Quand il poussera la punta avec le pied gauche pour te frapper la face, tu te défendras avec le falso. Et s’il fait semblant du roverso, tu feras une demi-volte du point à son encontre. Et quand l’ennemi tournera le mandritto, tu tireras en opposition un mezzo mandritto à son poing.

Quand il poussera la punta avec le pied gauche pour te donner au visage, toi en jetant le pied droit derrière le gauche et de travers, tu iras en cinghiara porta di ferro. Et si l’ennemi va avec le pied droit en faisant un roverso pour te frapper la tête d’un mandritto, tu défendras le mandritto avec le falso, et tu passeras avec le pied droit devant en tirant en réponse un mandritto à la face.

Chapitre 15 : Des offenses contre la porta di ferro larga

Tu pourras faire falso et roverso.

Ou bien lever un falso et tirer de mandritto à la face, de sorte que le pied gauche pousse le droit devant.

Tu peux également tirer deux punte, l’une à la droite du visage en passant avec le pied gauche vers son côté droit. Tu lui pousseras l’autre ensuite dans le flanc en passant avec le pied droit vers son côté gauche et en retirant la main en arrière. Et afin de pouvoir réaliser plus librement cette punta, pendant que tu la feras tu bloqueras son épée avec ta bocle avec le pied gauche suivant le droit. Et cela fait, tu lui percuteras la tête d’un fendente.

Tu peux également aller avec le pied droit devant et lui tirer un roverso à la tête.

Ou bien tu peux lever un falso jusqu’en guardia di faccia, et de là lui tourner un tramazzone.

Également, tu auras merci de lui tirer un falso en guardia alta.

Ou bien lui tirer une punta trivellata[20] suivie d’un tramazzone.

Chapitre 16 : Des contres aux précédentes offenses en garde de porta di ferro larga

Quand l’ennemi tirera le falso et le roverso, tu frapperas ce falso d’un même falso. Et pour te défendre du roverso, tu lui tourneras un mandritto à sa tempe gauche.

Quand il lèvera le falso pour tirer de mandritto, toi aussitôt en faisant semblant de même de l’atteindre d’un falso, tu tireras l’épée à toi avec ton poing et tu lui pousseras une punta dans la face dans le temps où l’ennemi tirera le mandritto. Et de là, avec une grande vitesse tu iras avec le pied gauche vers son côté droit en tirant un roverso à la tête.

S’il tire les deux punte, quand il poussera la première, tu la pareras aussitôt avec le falso de l’épée. Et dans le déplacement qu’il fera du pied droit pour donner la seconde, tu t’en couvriras avec le droit fil. Et pendant qu’il tournera le fendente à la tête, tu te défendras de celui-ci en guardia di faccia, lui tirant un roverso à la cuisse.

Quand il passera avec le pied droit vers son côté droit pour te donner un falso dans la face, tu t’en défendras avec le falso.[21]

Quand il passera avec le pied droit pour te donner un roverso, toi aussitôt tu iras en guardia di testa te couvrant de celui-ci. Ensuite tu tireras un mandritto à la face ou à la jambe comme tu veux.

S’il tire de falso pour te frapper la face, tu iras avec l’épée en guardia di faccia te défendant de celui-là. Mais s’il tourne des tramazzoni, tu iras avec l’épée en guardia di faccia et ainsi tu seras sauf.

Pendant qu’il tirera un falso qui va en guardia alta, tu le laisseras aller en haut tout en l’évitant.

Quand il tirera la stoccata, tu t’en défendras avec le falso. Mais s’il tire de tramazzone, tout en allant avec le pied gauche vers son côté droit, tu lui tireras un tramazzone au bras d’épée avec la jambe droite suivant la gauche.

Chapitre 17 : Des offenses qui peuvent se faire contre la cinghiara porta di ferro

Étant en garde de cinghiara porta di ferro, tu peux pousser une punta à la face avec le pied droit devant et tirer ensuite un mandritto contre ton ennemi qui est bien dans cette garde.

Ou bien suite à la poussée de la punta, tu tireras un roverso à la jambe.

Ou bien ayant fait cette punta, tu peux passer avec le pied gauche vers son côté droit, et en posant ta bocle sous sa main d’épée tu lui tireras un mandritto à la jambe avec ton pied droit suivant le gauche.

Tu peux également pousser deux punte, une avec le pied droit devant et passer promptement avec le gauche vers son côté droit. Ensuite, quand tu auras tiré ton poing à toi, tu lui en pousseras une autre dans la face.

Tu peux aussi lever un falso en guardia di faccia en passant avec le pied droit devant et le frapper d’un mandritto.

Ou bien pousser une punta suivie d’un tramazzone, bien avec le pied droit devant.

Ou bien suite à la punta, faire semblant de lui donner un roverso et le frapper de mandritto.

Ou bien suivre cette punta avec une autre punta trivellata, en tirant le poing en arrière en faisant celle-ci.

Chapitre 18 : Des contres aux offenses de cette précédente garde de cinghiara porta di ferro

Quand l’ennemi poussera une punta avec le pied droit, tu t’en défendras avec le falso. Et pendant qu’il voudra te frapper du mandritto, tu lui donneras un mezzo mandritto dans le bras d’épée en jetant ton pied gauche derrière le droit.

Quand il te poussera une punta, tu t’en défendras avec le falso. Et quand il voudra venir avec le roverso à ta face, tu t’en couvriras en guardia di testa en passant avec le pied droit devant et en le frappant ensuite d’un mandritto à la face.

S’il pousse la punta avec le pied droit devant, tu t’en défendras avec le falso en passant bien devant avec ce même pied droit. Et dans le pas qu’il fera du pied gauche devant pour te frapper la jambe en traversant d’un mandritto, tu lui frapperas aussitôt la main d’épée d’un mezzo mandritto en jetant le pied droit derrière le gauche.

S’il pousse les deux punte, tu frapperas la première de falso en passant avec le pied droit devant, et la seconde du droit fil en allant avec pied gauche ensuite devant et en le frappant d’un falso à la face.

S’il lève le falso pour te donner un mandritto en ayant le pied droit devant, tu jetteras le pied gauche derrière le droit et tu iras en porta di ferro larga. Et quand il laissera tomber le mandritto à la tête, tu t’en défendras avec le falso et tu lui donneras de ton mandritto à la face.

S’il pousse avec le pied droit devant une punta accompagnée d’un tramazzone, tu t’en défendras de même avec le falso. Et pendant qu’il tournera le tramazzone, tu te couvriras en guardia di faccia.

Quand il voudra pousser la punta avec le pied droit devant, tu frapperas d’un falso sans déplacement. Et quand il voudra feinter de roverso, tu lui tourneras du droit fil contre cette feinte en passant avec le pied droit devant. Et quand il tournera la frappe de mandritto à la tête, tu iras en guardia di testa te défendre de celui-ci et tu lui en donneras un similaire dans la face.

S’il pousse une punta à la face avec le pied droit devant, tu lui tourneras un tramazzone sur celle-ci sans bouger les pieds. Et s’il pousse la punta trivellata, en passant avec le pied droit devant d’un grand pas, tu t’en défendras avec un falso en lui en poussant une bonne dans la face.

Chapitre 19 : Des offenses à faire si vous devez être en coda longa e alta avec le pied gauche devant

Tu peux aller avec le pied droit devant et faire falso et mandritto.

Ou en passant bien avec ce même pied, faire un falso puis faire semblant du mandritto et cependant lui tirer un roverso.

Également, une fois que ce pied sera passé, tu peux pousser une punta et tirer de mandritto.

Ou en passant bien avec ce même pied, tirer une punta suivie d’un roverso.

Également, en tirant le pied gauche auprès du droit et en passant ensuite avec le pied droit devant, tu peux le frapper d’un fendente.

Ou bien avec le pied droit devant, tu peux pousser une punta accompagnée d’un tramazzone.

Ou bien lui tirer cette punta dans la face avec ce pied droit devant. Puis tu pourras passer avec le gauche vers son côté droit et en plaçant ta bocle sous son épée tu lui tireras un mandritto à la jambe de telle sorte que le pied gauche suive le droit par derrière.

Chapitre 20 : Des contres qui peuvent se faire aux précédentes offenses en coda longa e alta

Quand l’ennemi en passant avec le pied droit devant fera falso et mandritto, toi sans déplacement tu t’arrangeras en cinghiara porta di ferro. Et pendant qu’il tirera du mandritto, tu passeras avec le pied droit devant en frappant celui-ci avec le falso, et tu lui tireras aussitôt un mandritto à la face ou à la jambe comme tu veux.

Quand il fait un falso puis semblant du mandritto, toi en passant avec le pied droit devant tu iras en guardia di faccia. Et dans le tour qu’il fera du roverso à la cuisse, toi en passant avec le pied gauche devant et en tournant la pointe vers le sol tu t’en couvriras et tu lui pousseras aussitôt une punta au visage.

S’il pousse une punta avec le pied droit devant pour te donner un mandritto, dans la poussée de la punta tu passeras avec le pied droit devant t’en défendant avec le droit fil. Et quand il voudra te frapper de mandritto, tu lui pousseras une punta au visage sans bouger les pieds.

Quand avec le même pied droit il passe pour pousser une punta et tourner un roverso, dans la poussée de la punta qu’il fera, tu te défendras de celle-ci avec le droit fil en même temps en passant avec le pied droit. Et pendant qu’il voudra tirer de roverso à la jambe, tu jetteras le pied droit en arrière à droite tout en frappant son bras d’épée avec un roverso.

S’il fait un changement des pieds pour te donner un fendente, tu te couvriras aussitôt en porta di ferro. Et quand il passera avec le pied droit pour te frapper de fendente, tu t’arrangeras en guardia di testa te défendant de celui-ci et tu lui tireras un mandritto à la face ou à la jambe, comme tu veux.

Si avec le même pied il te pousse une punta pour te donner du tramazzone, toi tu frapperas celle-là du falso, et en passant avec le pied droit vers son côté gauche tu lui tireras un mandritto à la tête de sorte que le pied gauche suive le droit par derrière.

S’il pousse avec le même pied une punta en passant ensuite avec le pied gauche pour te donner un mandritto à la jambe, quand il poussera la punta, tu la frapperas avec le falso de l’épée. Et pendant qu’il voudra passer pour te frapper de mandritto, tu lui frapperas la main d’épée d’un mezzo mandritto en jetant le pied gauche derrière.

Chapitre 21 : Des offenses qui se font quand on se trouve en coda longa e stretta avec le pied droit devant

Tu pourras pousser une punta avec le pied gauche devant et ensuite passer avec le pied droit et lui donner un mandritto.

Ou alors en faisant bien la précédente punta, tu peux aller avec le pied droit devant et tourner un tramazzone.

Ou bien après avoir poussé cette punta, en passant avec le pied droit devant tu feras semblant de lui donner un mandritto, le frappant cependant d’un roverso à la face ou à la jambe.

Également, suite à la poussée de cette punta, tu pourras passer avec le pied droit devant en lui tirant un fendente à la tête.

Chapitre 22 : Des contres qui se font en coda longa e stretta avec le pied droit devant

Quand il poussera la punta avec le pied gauche devant afin de frapper de mandritto, tu la frapperas avec le falso. Et lui voulant t’offenser avec le mandritto, sans déplacement tu frapperas sa main d’épée avec un mezzo mandritto.

Si après avoir poussé cette punta il veut te donner un tramazzone, tu t’opposeras à celle-là avec le droit fil. Puis pour être en sûreté du tramazzone tu t’arrangeras en guardia di faccia sans bouger les pieds.

Si suite à la précédente punta il fait semblant de te tirer un mandritto pour néanmoins te tirer un roverso, pour te défendre de la punta, tu en pousseras une similaire à celle de l’ennemi afin que les deux épées se rencontrent avec le droit fil. Et pour te défendre du mandritto, tu t’arrangeras en guardia di faccia sans bouger aucunement. Et dans le roverso qu’il fera à la face, tu frapperas celui-là en faisant une demi-volte de la main et tu lui tireras un mandritto à la jambe ou à la face. Mais si ce roverso vient à la jambe, en allant aussitôt avec le pied gauche devant vers son côté droit tu lui pousseras une punta dans la face en laissant aller le pied droit derrière le gauche.

Si suite à la punta il veut te frapper la tête d’un fendente, tu te défendras de la punta avec un mezzo mandritto qui le percutera à sa main d’épée. Et pour te défendre du fendente, tu iras aussitôt en guardia di testa. Et ainsi protégé, tu lui donneras en riposte un mandritto à la face ou à la jambe comme tu veux.

[1] Porta di ferro se traduit par porte de fer ou herse, stretta se traduit par étroite ou serrée

[2] Cinghiara : sanglier

[3] Il s’agit de la coda longa e distesa ou coda longa e longa

[4] Coda longa se traduit littéralement par longue queue, ou en terme plus littéraire longue suite ou longue conséquence

[5] Mandritto : maindroit

[6] Roverso : revers

[7] Fendente : fendant

[8] Stoccata : estocade

[9] Punta : pointe

[10] Falso : faux

[11] Tramazzone : estramaçon

[12] Montante : montant

[13] Traversato : de traversare, à travers ou croiser

[14] Certainement en porta di ferro larga donc

[15] Trapassando : vient de trapassare, passer outre, passer devant

[16] Mezzo mandritto : demi-maindroit, le terme demi indique que la frappe se termine avec la pointe de l’épée dirigée vers l’adversaire. Cette frappe est dite aussi réalisée sur un demi temps.

[17] Spinto : poussé, il s’agit peut-être de faire le roverso à la façon d’une entaille mais en poussant vers l’avant

[18] Il manque ici le contre au premier roverso

[19] Cette défense ne correspond ici à aucune des attaques décrites dans le chapitre précédent

[20] Punta trivellata : pointe vissée, certainement un estoc donné avec un mouvement de rotation du poignet

[21] Cette défense ne correspond à aucune des attaques données au chapitre précédent